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Université de Montréal

René Doyon

À la recherche de vie extraterrestre

René Doyon

FACULTÉ DES ARTS ET DES SCIENCES

Professeur au Département de physique

Directeur de l’Institut de recherche sur les exoplanètes

Directeur de l’Observatoire du Mont-Mégantic

 

 

René Doyon rêve depuis 1995 de nouveaux mondes extraterrestres. Cette année-là, une équipe suisse découvre une première planète qui orbite autour d’une étoile autre que le Soleil. «J’étais astrophysicien, mais les exoplanètes n’étaient pas mon domaine de recherche. Depuis, mon objectif est d’obtenir des images de ces mondes-là.» Treize ans plus tard, les fruits d’un programme de recherche mené à l’UdeM se traduisent par une nouvelle grande première, cette fois montréalaise. En 2008, l’équipe de René Doyon réussit à prendre la première photographie d’une exoplanète.

Loin de s’asseoir sur ses lauriers, l’équipe a poursuivi son travail d’arrache-pied. Aujourd’hui, le chercheur s’emploie à concevoir des outils qui pourront bientôt déceler ‒ sur les planètes lointaines ‒ les marqueurs de la vie comme la vapeur d’eau, le méthane ou l’oxygène. C’est ce que pourra détecter l’instrument canadien du télescope spatial James-Webb, dont la mise en service est prévue en 2021. Cet instrument, René Doyon y travaille comme chercheur principal canadien depuis 2001. «Le lancement de James-Webb, qui va succéder à Hubble, constitue pour moi l’un des projets scientifiques les plus importants de l’histoire humaine.» En effet, le nouveau télescope permettra de voir la formation des premières galaxies après le Big Bang.

En parallèle, René Doyon est aussi l’un des principaux architectes des spectrographes infrarouges à haute résolution SPIRou et NIRPS, le premier installé au télescope Canada-France-Hawaii et l’autre sur un télescope de même taille à La Silla, au Chili. Ces outils sont conçus pour repérer des planètes semblables à la Terre et relativement proches de notre système solaire. «Nous sommes si près du but, je suis convaincu que nous détiendrons des preuves d’activité biologique, comme la vie bactérienne, sur d’autres planètes d’ici 10 à 20 ans. Je veux que le Québec fasse partie de cette grande avancée pour l’humanité et que l’UdeM se trouve à l’avant-scène.»

 

 

Quelle est la place de Montréal dans la recherche de vie extraterrestre?

Nous sommes l’un des pôles majeurs au monde, notamment depuis la création de l’iREx [Institut de recherche sur les exoplanètes] en 2014. Nous avons une équipe de rêve qui fait partie du peloton de tête dans la grande quête de la vie ailleurs. Lorsqu’on décèlera des formes de vie dans l’Univers, des gens de l’UdeM feront partie des acteurs dominants de cette découverte. Et quand on demandera à quelqu’un dans la rue de dire ce qui personnifie Montréal, j’aimerais qu’on réponde aussi «les chasseurs d’exoplanètes».

À l’origine, comment êtes-vous venu à l’astrophysique? 

Indirectement. C’est un professeur de philosophie qui m’a, le premier, mis sur la piste. Il m’a incité à m’ouvrir sur le monde et à apprendre à penser. Les deux domaines, philosophie et astrophysique, se recoupent dans le fond, puisqu’on cherche l’origine de l’Univers et de la vie. C’est vraiment à ce moment-là que j’ai réalisé ce que je voulais faire dans la vie. Le reste, le travail acharné qui a suivi, c’est un détail parce que j’avais trouvé une passion qui me permettait de rêver. Passion et rêve, voilà les deux mots clés de mon parcours!