Revendiquant fièrement son ancrage francophone, l’Université de Montréal voit dans son rôle de valorisation et de promotion du français un tremplin vers la diversité et vers le monde. Si notre université accompagne depuis longtemps des personnes dans leur parcours d’apprentissage du français, afin qu’elles s’épanouissent en son sein, elle valorise également, en le reconnaissant désormais formellement, le plurilinguisme à l’échelle des individus.

C’est ce que se propose de faire le projet Reconnaissance des acquis linguistiques, qui permet de reconnaître la maîtrise de plusieurs langues autres que le français par l’octroi d’une certification aux personnes souhaitant y participer.

Mais pourquoi valoriser le plurilinguisme individuel à l’UdeM?

En fait, les études démontrent qu’être plurilingue offre plusieurs avantages pour les personnes qui le sont.

Des avantages intangibles, d’abord. Être plurilingue développe ou permet d’entretenir les capacités cognitives d’une personne. La gymnastique intellectuelle que permet le plurilinguisme contribue en outre à accroître la créativité et à favoriser l’apprentissage au-delà des langues.

Des avantages sociaux et culturels, ensuite. Au-delà d’une meilleure compréhension des phénomènes linguistiques, le plurilinguisme offre aux individus une porte d’entrée vers d’autres cultures, d’autres manières d’envisager la vie. Cela est susceptible de les aider à développer leur réflexivité. Ils sont ainsi davantage en mesure de décoder les réactions de leurs interlocuteurs émanant d’aires culturelles autres que la leur. Le plurilinguisme aide en ce sens à la sociabilité.

Des avantages économiques, enfin. Le plurilinguisme peut conférer un avantage comparatif sur le marché de l’emploi. Les personnes habitant à Montréal sont particulièrement avantagées à cet égard.

Les avantages individuels qui se rattachent au plurilinguisme trouvent écho dans les organisations où les personnes plurilingues évoluent.

S’agissant de l’Université de Montréal, elle profite de sa situation à Montréal, qui est la ville canadienne et nord-américaine où l’on trouve le plus haut taux de personnes multilingues, notamment en raison d’un plus fort pourcentage de rétention, sur plusieurs générations, de la langue originelle chez les personnes issues de l’immigration. Au cosmopolitisme de Montréal s’ajoute le fait que celle-ci exerce un fort attrait à l’international. Cette conjonction de facteurs fait en sorte que de nombreux membres de la communauté de l’Université de Montréal sont déjà plurilingues.

La valorisation du plurilinguisme individuel prend toutefois une dimension spéciale au sein de l’établissement francophone qu’est l’Université de Montréal. Elle vise en effet à transmettre un message d’accueil tout particulier aux résidents de la grande région de Montréal dont le français n’est pas la langue maternelle mais qui l’ont apprise au fil du temps et qui choisissent de poursuivre leur formation universitaire en français. Depuis sa fondation, l’Université de Montréal accueille des personnes de toutes langues, autant de la grande région de Montréal que du reste de la planète, qui ont choisi de profiter de son exceptionnel écosystème intellectuel et scientifique pour faire leurs études. Le projet Attestation de compétences linguistiques vient renforcer ce message d’accueil.

Jean-François Gaudreault-Desbiens
Vice-recteur à la planification et à la communication stratégiques

Octobre 2024