Encore une fois cette semaine, les médias ont rapporté des rumeurs de compressions dans les universités. Ces compressions s’ajouteraient aux précédentes et nous arrivent à mi-parcours de l’exercice budgétaire. Ce n’est pas la première fois que l’État nous demande de retourner à notre calculette en cours d’année. En trois ans, l’Université de Montréal a produit sept budgets, chaque fois pour s’adapter à de nouvelles règles de financement. Ça use, comme on dit.
Pour faire image, je dirais qu’avec des coupes comme celles qui nous sont demandées, c’est comme si le dollar canadien perdait 10 % de sa valeur aujourd’hui – et pour la décennie qui vient ! Face à pareille dévaluation, il nous faut tout faire pour que ne soit pas dévaluée la qualité des formations que nous offrons, ni notre statut de bon employeur.
La situation est d’autant plus préoccupante que ces compressions arrivent non pas dans une période de ralentissement de nos activités, mais, au contraire, alors que nous accueillons plus d’étudiants que jamais. Cet automne, l’Université de Montréal et ses écoles affiliées comptent près de 70 000 étudiants inscrits… soit 20 000 étudiants de plus qu’il y a quinze ans !
C’est en regard de cette situation préoccupante que notre Assemblée universitaire a voté à l’unanimité une motion pour s’opposer aux compressions gouvernementales – et croyez-moi, l’unanimité est rare parmi les universitaires !
J’ai aussi rencontré les membres de notre communauté, les représentants des syndicats, des cadres et professionnels et les associations étudiantes, pour discuter avec eux des moyens à prendre pour affronter la plus importante impasse budgétaire de l’UdeM en 15 ans. Nous continuerons de nous voir au cours des prochaines semaines et surtout, de faire connaître au gouvernement notre très grande inquiétude pour l’avenir de notre université.