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Université de Montréal

Communications

Le monde change... La France change

Le monde universitaire français a de longue date été une inspiration pour nous. Or, ce modèle est en pleine mutation en ce moment, comme l’est d’ailleurs la société française.

Dans la foulée des événements de mai 1968, le paysage français universitaire s’est fragmenté et a connu au cours des 40 années suivantes des métamorphoses pas toujours heureuses. Certes, les grandes écoles, réservées à l’élite, ont su garder le haut du pavé (pour filer le lexique de mai 68), mais nombreux sont ceux qui considèrent que leur existence crée un système d’enseignement supérieur à deux vitesses. Et même si les grandes écoles sont très prestigieuses, la qualité globale du système universitaire français a perdu du terrain.

Au gré des annonces du gouvernement Sarkozy, un réinvestissement d’importance a donné une nouvelle impulsion au réseau de l’enseignement supérieur, en encourageant la création de pôles universitaires qui agglomèrent de grands ensembles institutionnels avec un potentiel de haut niveau. Du même coup, une nouvelle culture de partenariat s’est implantée au sein de l’université.

Ce n’est un secret pour personne : les universités françaises se sont toujours tenues à bonne distance des centres de recherche d’État et des entreprises. De passage en France dernièrement, j'ai pourtant été à même de constater que là aussi, les choses changent. Les universités françaises sont entrées dans une dynamique de collaboration active avec les industries et les centres d’innovation. Par souci de mieux satisfaire aux besoins de la société. Mais aussi, pour diversifier leurs sources de financement et améliorer leur situation budgétaire.

Même en France, bastion de l’enseignement supérieur étatique, les universités se tournent vers d’autres modèles de fonctionnement. Le changement ne se fait pas sans résistance. Mais on est loin des propos alarmistes qui ont eu cours au plus fort du printemps 2012 ici au Québec. Tous comprennent que ces changements se font dans l’intérêt de l’éducation et dans l’intérêt de la nation française.

Il y a là une leçon à tirer pour faire évoluer notre propre modèle, qui a pour principal atout d’intégrer déjà la recherche de pointe et le transfert des connaissances.