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Université de Montréal

Communications

Pour en finir avec la « marchandisation du savoir »

Sur le chemin qui mène au Sommet de l’enseignement supérieur, je remarque une tentative, chez certains participants, de cadrer le débat dans un affrontement entre une conception utilitaire de l’université et communautaire. D’un côté, il y aurait l’université entrepreneuriale, qui ne cherche qu’à former les futurs travailleurs. De l’autre, il y aurait l’université désintéressée et libre, qui forme des citoyens allumés et place la recherche du bien commun au centre de son idéal. Et bien entendu, ceux qui campent les positions en ces termes caricaturaux en profitent pour coller une étiquette négative à la conception utilitaire en l’associant à cet épouvantail qu’est la « marchandisation du savoir ».

Sur le chemin qui mène au Sommet de l’enseignement supérieur, je remarque une tentative, chez certains participants, de cadrer le débat dans un affrontement entre une conception utilitaire de l’université  et communautaire. D’un côté, il y aurait l’université entrepreneuriale, qui ne cherche qu’à former les futurs travailleurs. De l’autre, il y aurait l’université désintéressée et libre, qui forme des citoyens allumés et place la recherche du bien commun au centre de son idéal. Et bien entendu, ceux qui campent les positions en ces termes caricaturaux en profitent pour coller une étiquette négative à la conception utilitaire en l’associant à cet épouvantail qu’est la « marchandisation du savoir ».

Or, cette analyse ne s’inscrit pas dans la réalité, que l’on se place du point de vue de l’université ou de l’étudiant. Primo, nos universités préparent leurs étudiants à devenir des travailleurs qualifiés ET des citoyens allumés. Dans toutes les disciplines, on demande aux étudiants de remettre en question le savoir établi : c’est le prélude à la recherche et le germe de l’esprit critique si nécessaire à une vie intellectuelle et collective de qualité.

Secundo, les étudiants en général ne voient pas d’opposition entre les conceptions utilitaire et communautaire de l’université. En s’investissant dans la formation de leur choix, ils espèrent un jour travailler dans le domaine de leur choix et contribuer, à leur façon, à la société.

Cet été, l’UdeM a demandé à ses diplômés de baccalauréat de 2009-2010 de s’exprimer sur leur expérience du marché du travail. Les résultats sont révélateurs :

  • Deux ans après l’obtention de leur bac, 74 % des répondants occupaient un emploi (la plupart des autres poursuivaient leurs études).
  • Parmi ceux-ci, 92 % étaient « très ou plutôt satisfaits » de leur emploi.
  • Et globalement, 92 % des diplômés se sont dit « très ou plutôt satisfaits » de leur formation universitaire.

Et vous savez quelles habiletés acquises à l’université ces jeunes diplômés estiment utiliser le plus souvent maintenant qu’ils travaillent? « Exercer un jugement critique » et « manifester un comportement éthique ».