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Université de Montréal

Justin Lamarche

J’ai toujours su que je voulais aider les gens. Pendant longtemps, j’ai eu en tête de faire ma médecine. Au cégep, j’ai commencé en sciences de la santé et j’ai terminé en sciences humaines. L’an dernier, j’ai fait une mineure en science politique à l’UdeM. Les cours que j’ai préférés sont ceux qui touchaient au droit. C’est ce qui m’a décidé à faire un bac dans cette discipline. J’ai eu la piqûre! J’aimerais faire du droit social et défendre les gens vulnérables.

Quel est votre engagement au sein de la communauté 2SLGBTQIA+?

Quand j’ai commencé ma mineure en science politique, je ne m’étais jamais vraiment impliqué socialement. Ça ne faisait pas très longtemps que j’étais out et je n’assumais pas totalement ma sexualité. J’ai décidé de devenir membre de L’Alternative, le regroupement des étudiant·e·s 2SLGBTQIA+ de l’UdeM, et dès le départ j’ai été élu coprésident. À la base, je suis quelqu’un de plutôt réservé. Je me suis rendu compte que je pouvais faire preuve d’un leadership positif, que j’étais crédible et que ma voix méritait d’être entendue. J’ai organisé une dizaine d’activités, dont plusieurs en partenariat. J’ai aussi développé le militantisme du regroupement et agi pour sa reconnaissance par les différentes instances de l’Université, comme le rectorat, le Secrétariat général, le Centre de l’engagement étudiant et la FAÉCUM [Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM]. C’est une expérience qui m’a beaucoup apporté sur le plan personnel. J’ai d’ailleurs reçu la Bourse du Fonds d’engagement LGBTQ+.

Comment nos campus pourraient-ils être plus équitables et inclusifs à l’égard de la diversité sexuelle et de genre?

La mission de L’Alternative est aussi de créer un safe space [espace sûr] pour ces personnes et de sensibiliser la communauté étudiante. Depuis plus de 30 ans, on demande un local sur le campus de la montagne. Malgré le débat politique actuel, l’Université a avantage à prendre en considération ces revendications qui se basent sur des études sérieuses et des données probantes. C’est chose faite maintenant : l’UdeM a aménagé un lieu et L’Alternative est à le préparer pour accueillir les membres de sa communauté étudiante dès cet automne. On parle souvent des toilettes non genrées. Il y a aussi la sensibilisation qui est très importante et qui passe par les comités d’EDI [équité, diversité, inclusion]. On est maintenant à l’étape des actions concrètes et des stratégies pédagogiques inclusives pour tous les programmes et facultés. Il faudrait aussi offrir davantage de soutien et de financement aux regroupements comme L’Alternative. On est en première ligne et on voit quels sont les enjeux qui touchent vraiment notre communauté.

Quel message voudriez-vous transmettre aux jeunes de la diversité sexuelle et de genre?

Lorsqu’on est différent·e ou qu’on ne sait pas quelle est notre identité, on peut se sentir seul·e. L’Alternative est un groupe parfait pour trouver des gens qui vont nous soutenir. On a un volet pour les personnes qui ne sont pas out. On leur offre la possibilité d’être elles-mêmes pendant quelques minutes ou quelques heures, de ne pas avoir à masquer qui elles sont et de côtoyer des gens qui ont vécu des choses semblables. Souvent, on est les premières personnes à qui elles parlent de leur identité et avec lesquelles elles s’assument. On les accompagne dans leur cheminement personnel et on les aide dans leur quotidien. Il y en a qui se font mégenrer ou qui entendent des propos transphobes ou homophobes. Parfois, ce sont des microagressions involontaires, mais l’accumulation crée une charge mentale qui peut avoir un effet sur leurs études. Les groupes comme L’Alternative permettent de se soutenir, de se découvrir en tant qu’individu en parlant avec d’autres personnes queers, de grandir et de s’assumer.