L'Université de Montréal et du monde
L’Université de Montréal et de l’audace collaborative dans la recherche sur les greffes
Mélanie Dieudé et Marie-Josée Hébert
Bien que les greffes d’organes aient progressé à la vitesse grand V depuis les années 60, 10 % d’entre elles se soldent encore par un rejet à court terme. Mais grâce à la découverte des chercheuses Marie-Josée Hébert et Mélanie Dieudé, cette statistique pourrait bientôt changer.
Alors qu’on a longtemps pensé que la maladie auto-immune et le rejet étaient deux phénomènes distincts, les chercheuses et leur équipe pluridisciplinaire du Programme national de recherche en transplantation du Canada (PNRTC) ont découvert que l’auto-immunité serait aussi en cause dans le rejet… et elles ont mis le doigt en 2017 sur la structure cellulaire qui la provoquerait.
« Même s’il est sain, l’organe transplanté a subi un traumatisme quand il a été prélevé sur le corps du donneur. Par de petites vésicules, il envoie donc des signaux de détresse qui poussent le corps du receveur à l’attaquer, de la même façon que le corps s’en prenait à l’ancien organe malade », explique Marie-Josée Hébert.
Si l’on parvient à traiter et à calmer l’organe sain alors qu’il est maintenu en vie, celui-ci n’émettrait plus de signaux et serait mieux reçu une fois transplanté. En découleraient une durée de vie prolongée pour les greffons, moins d’effets secondaires et une médication antirejet moins lourde.
Au bout du compte, c’est une bien meilleure qualité de vie que pourraient avoir les personnes transplantées comme Sylvain Bédard, patient partenaire greffé du cœur, qui partage son vécu et collabore étroitement avec l’équipe de recherche dans l’espoir que cette découverte permettra à davantage de gens en attente d’un organe d’être sauvés, d’être plus vite sur pied et même – qui sait – de gravir des montagnes.
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