La professeure Michèle Brochu, qui enseigne la physiologie à l’Université, a toute mon admiration. À chaque début de trimestre, elle amorce tous ses premiers cours en racontant l’histoire de Maxime, son fils cadet, qui s’est enlevé la vie à l’âge de 16 ans. Une profonde douleur qu’elle traîne en elle depuis le 28 février 2012. Et que tous ceux qui liront son témoignage partageront un peu avec elle.
Lorsque l’on parle ouvertement du suicide, comme le fait Michèle Brochu à ses étudiants, on fait quelque chose d’important : on brise un tabou. On dit à quelqu’un qui vit un mal-être : « Ne le vis pas en silence, car on a besoin des autres pour s’en sortir ».
On ne peut pas deviner la souffrance intérieure chez les autres. Michèle Brochu, pourtant proche de son fils, n’avait rien vu venir. C’est pour cette raison qu’elle sensibilise tous ceux qui se sentent envahis par les idées noires à prendre l’initiative, à aller chercher de l’aide auprès d’un spécialiste. Parce que nous sommes les premiers responsables de notre santé.
La semaine nationale de prévention du suicide, qui est commencée, est une bonne occasion pour découvrir les ressources d’aide disponibles. Des activités de sensibilisation se déroulent partout au Québec. Évidemment, l’UdeM y participe, à l’initiative de notre Centre de santé et de consultation psychologique.
Le tabou du suicide, nous rappelle Michèle Brochu, est une composante du grand tabou de la maladie mentale qui reste bien présent malgré les récentes campagnes de sensibilisation. Le jour où notre société placera la souffrance intérieure sur un pied d’égalité avec celle qui est visible, ceux qui souffrent d’un mal caché n’auront plus honte de se confier. Le regard des autres sera plus compatissant. Et nous sauverons des vies.