Le budget déposé par le ministre Flaherty la semaine dernière est loin de faire l’unanimité au Québec. Du point de vue universitaire, c’est un budget qui comporte de bonnes et de moins bonnes nouvelles.
Parmi les initiatives qui méritent d’être saluées, il faut mentionner l’enveloppe de 165 millions de dollars accordée à Génome Canada. Ce programme est au centre de l’innovation médicale au pays et nul doute que l’UdeM profitera des retombées de cette injection de fonds nouveaux, répartis sur trois ans.
L’autre bonne nouvelle, ce sont les 10 milliards de dollars consentis à Chantiers Canada. Traditionnellement, les universités n’étaient pas éligibles à ce programme. Le dernier budget leur ouvre les portes et les invite à soumettre des projets d’infrastructures qui sont de nature à stimuler l’innovation. À deux ans du début des travaux de construction de notre pavillon des sciences à Outremont, nous ne pouvons que nous réjouir de cette annonce.
Mais le budget fédéral comporte aussi son lot de mesures qui n’ont rien de rassurant pour la recherche universitaire. Certes, la Fondation canadienne pour l’innovation, qui finance la construction des centres de recherche universitaires et l’achat d’équipements de laboratoire, obtient un financement supplémentaire de 225 millions de dollars, mais ces sommes proviennent d’intérêts générés par ses propres fonds. Autant dire que son budget ne bouge pas.
De même, le gouvernement redéploie les coupes administratives de 37 millions de dollars aux trois conseils subventionnaires dans leurs programmes de partenariat avec l’industrie tout comme il l’avait fait dans le budget précédent. En recherche, le financement ciblé n’est jamais une bonne chose. Je ne veux pas dire par là que les universités ne doivent pas s’allier aux entreprises, au contraire. Je dis simplement que c’est aux chercheurs, qui sont les seuls maîtres de leurs travaux, de définir le cadre de collaboration avec des partenaires extérieurs au milieu universitaire. Si le politique oriente la recherche, il y a de bonnes chances pour que nos chercheurs soient détournés de la seule voie qui devrait les guider : celle de la quête du savoir et de la découverte.
Une dernière mesure, qui est presque passée inaperçue, mérite toutefois d’être soulignée. Ottawa augmentera de 25 points de pourcentage son crédit d’impôt pour les dons de bienfaisance dans le cas d’un tout premier don. Ce sera une excellente chose si cela incite nos jeunes diplômés à faire leurs premiers pas en philanthropie. Et s’ils cherchent une cause, permettez-moi de leur suggérer Campus Montréal, la grande campagne de financement que nous avons lancée à l’automne. Objectif : 500 millions de dollars.