Alors que s’achève ce bel été et qu’étudiants et professeurs reprennent, la joie dans l’âme et le cœur vaillant, le chemin des classes, un sujet est sur toutes les lèvres: les travaux, les bouchons, l’état de nos infrastructures. Bref, ce nouveau mal des transports, pas celui qui étourdit, celui qui rend fou!
Si cela peut en consoler certains, sachez que nous ne sommes pas seuls. L’urbanisation galopante de notre planète s’accompagne d’une explosion du parc automobile mondial, qui a d’inévitables conséquences sur la circulation dans les grands centres. Et partout dans le monde, les sociétés modernes nées dans l’après-guerre sont aux prises avec des infrastructures vieillissantes, ce qui amplifie encore le problème.
S’il était raisonnable, l’automobiliste – et l’automobiliste nord-américain au premier chef – ferait contre mauvaise fortune bon cœur et adopterait les transports en commun.
Mais l’automobiliste – et l’automobiliste nord-américain plus que tout autre – est têtu. Oui, il maudira les bouchons et les pertes de temps. Mais, paradoxe des paradoxes, il le fera – seul! – dans son auto.
Nous vivons une époque hybride, à l’image des moteurs qui gagnent en popularité chez les constructeurs automobiles. Une époque marquée par une double transition: celle de la remise à nef de nos infrastructures et celle de l’adaptation de nos déplacements à l’ère de la lutte contre les changements climatiques.
L’Université de Montréal apporte sa contribution originale à cette transition vers le progrès.
Cette rentrée universitaire est marquée par la mise en œuvre d’un des plus ambitieux projets d’incitation modale à voir le jour à Montréal. À l’initiative de nos étudiants, l’Université de Montréal et la STM, avec le généreux concours de la Banque Laurentienne, instaurent la carte CAMPUS. Cette carte assure à 20 000 étudiants montréalais un des tarifs de transport en commun les plus bas au Canada. Parallèlement, l’UdeM encourage les déplacements actifs : le nombre de places pour vélos a été augmenté de 30 % sur le campus.
Vivement, donc, le renoncement à l’auto. Mais admettons que ce n’est pas toujours possible. Alors, lorsque l’utilisation de la voiture est inévitable, cherchons à la rendre plus responsable. L’UdeM a adopté une nouvelle grille de tarifs de stationnement qui comporte des réductions pour les conducteurs de véhicules hybrides. Nous amorçons également le virage vers la voiture électrique. Nous avons conclu une entente avec Communauto et Hydro-Québec pour installer sur le campus des bornes de recharge et offrir à nos étudiants et employés l’accès à deux voitures électriques en libre-service.
Notre monde vit une révolution des transports. C’est une réalité nouvelle que nous commençons à apprivoiser. Et c’est parfois fascinant. Patrick Morency, professeur au Département de médecine sociale et préventive, participait récemment à une étude démontrant que rouler à vélo sur les pistes cyclables de Montréal entraine, malgré leur achalandage, une diminution des risques d’accident de 28 % par rapport à la rue.
Cette révolution des transports, elle offre aussi aux universitaires de formidables occasions d’innover et de mettre en pratique leurs connaissances. Un de nos professeurs réputés, Michael Florian, a reçu en 2010 un Prix du Québec pour la conception des logiciels de gestion de flux automobiles Emme et STAN. Ces logiciels, qui permettent de régler les feux de circulation à distance, sont aujourd’hui utilisés dans plus de 2500 villes et 84 pays!
Nous n’avons pas fini de pester contre les bouchons de circulation, mais le mouvement est bel et bien lancé et c’est le mouvement du progrès!
À bientôt.
Le recteur,
Guy Breton
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