Cet été, j’ai assisté à une formation en radiologie, ma discipline.
Toujours fascinant de voir à quelle vitesse le savoir évolue et comment les progrès sans cesse plus marqués repoussent les frontières du savoir et notre capacité d’agir sur la santé des personnes et des populations.
Il n’y a pas si longtemps, nous devions mémoriser les noms propres de syndromes rares. Maladies héréditaires souvent bizarres, pour lesquelles la médecine avait peu à offrir.
À ce congrès, je fus frappé de voir que ces maladies à nom propre étaient maintenant libellées du chromosome anormal qui était associée à chacune d’elle.
Il y a 15 ans, le décryptage du génome humain était une aventure gigantesque qui tenait davantage de la fantaisie que de la nécessité, de la recherche fondamentale que de la recherche appliquée.
Aujourd’hui, les personnes atteintes de ces maladies rares et leurs familles peuvent bénéficier de soins beaucoup plus complets grâce à une meilleure compréhension qui aurait été impossible sans les travaux de recherche « fondamentaux » de visionnaires.
Voici une des multiples illustrations du continuum dans la recherche et du piège que représente l’opposition du fondamental et l’appliqué.
Le fondamental d’aujourd'hui devient souvent l’appliqué de demain. Celui-ci ne peut exister sans celui-là, et le développement des savoirs passe par un sage équilibre des diverses pratiques de recherche.