Je savais qu’André Dudemaine, un Innu, était un défenseur très actif des cultures des Premières nations – il a cofondé, entre autres, le festival montréalais Présence autochtone. J’ai découvert il y a quelques jours, lorsque nous lui avons remis un doctorat honoris causa, qu’il est aussi un grand orateur.
Dans son discours d’acceptation, devant les finissants de la Faculté des arts et des sciences qui recevaient leur diplôme, il a parlé du symbole qui a été ajouté récemment sur les armoiries de la ville de Montréal : le pin blanc, qui représente la paix, l’entente et l’union pour les peuples autochtones.
Un pin blanc, j’en ai planté un sur le campus en 2015 en compagnie d’Anna Mapachee, une étudiante anicinabe, pour témoigner de la volonté de notre université de se rapprocher des Premières nations.
Après avoir écouté André Dudemaine, je suis encore plus confiant que nos universités peuvent jouer ce rôle d’arbre de Paix, c’est-à-dire de lieux privilégiés pour renforcer l’entente et l’union entre les autochtones et les autres membres de notre société.
Parce que nous sommes les gardiennes d’un savoir historique, dans lequel nous pouvons puiser pour réveiller notre mémoire collective.
Parce que nous avons l’expertise pour mieux comprendre la réalité des communautés autochtones actuelles – notre université a d’ailleurs lancé différents programmes d’études autochtones au cours des dernières années.
Et parce que le diplôme universitaire reste encore l’un des meilleurs outils d’émancipation sur le plan individuel.
En faisant un clin d’œil à notre nouvelle signature « L’Université de Montréal et du monde », André Dudemaine a dit cette belle phrase : « Le monde est de plus en plus petit, et ce monde nous donne la possibilité, à nous, d’être plus grands. » J’ajoute qu’on ne saurait être plus grande comme communauté universitaire sans inclure toutes les cultures et toutes les identités, dont celles de nos frères et sœurs autochtones.