Depuis que le gouvernement canadien a annoncé qu’il ira de l’avant avec son projet de légaliser le cannabis dès juillet 2018, de nombreuses réflexions ont été entreprises, ici, à l’Université de Montréal, comme ailleurs. Les enjeux soulevés par ce projet sont multiples, ils touchent une panoplie de secteurs et les délais sont courts.
Québec vient de lancer une consultation afin d’étudier comment l’application de la nouvelle loi sera balisée. Les universités ont été invitées à y participer et elles répondront certainement à l’appel par l’entremise du Bureau de coopération interuniversitaire, qui les regroupe toutes.
Cette invitation met en lumière le rôle grandissant des universités dans le débat public. Elles sont certes des établissements d’enseignement soucieux du bien-être de leurs étudiants et comptent parmi les grands employeurs du Québec. Mais nos universités sont également de précieux réservoirs d’expertises.
Sur notre campus, des chercheurs étudient les enjeux liés à la légalisation du cannabis depuis de nombreuses années. Je pense, par exemple, à notre École de santé publique, aux chercheurs de notre École de psychoéducation, du Centre de recherche du CHUM, de notre École de criminologie ou au Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP Montréal), fondé par notre professeur Jean-Sébastien Fallu. Ils sont en contact avec des collègues d’autres pays qui ont déjà vécu la légalisation du cannabis, comme les Pays-Bas, et peuvent apporter un regard neuf sur cet enjeu multifacettes.
Invité à commenter la situation au micro de Bernard Drainville cette semaine (pour écouter l’entrevue, il faut sélectionner l’émission du 7 septembre), j’ai exprimé mon vif désir de voir l’ensemble des acteurs se concerter, en allant chercher l’opinion éclairée de nos chercheurs universitaires.
Je souhaite ardemment que tous les chercheurs concernés puissent partager leur savoir pour éclairer les décisions à venir. C’est là l’un des rôles de l'université dans notre société, un rôle qui prend de l’importance et que nous désirons assumer pleinement.