« Et maintenant, parlons d’éducation » titrait un quotidien montréalais au lendemain du dernier sommet sur l’enseignement supérieur, pendant que d’autres déploraient qu’on parle de tout sauf d’éducation dans ce genre de rencontre œcuménique.
L’intention est louable, mais pour moi, parler d’éducation ne se décrète pas. Une société ne se lève pas un matin en disant : « Bon, à compter d’aujourd’hui, nous allons parler de l’école, de la petite et de la grande, et de ce qui se passe entre le maître et les élèves, entre le prof et l’étudiant, de l’enseignement du CPE à la maison de retraite. »
Nous devons à Sir Ken Robinson l’une des réflexions les plus stimulantes qu’il m’ait été donné d’entendre sur l’éducation. Dans une présentation intitulée Changing Education Paradigm, cet ancien professeur à l’Université de Warwick et consultant en matière d’enseignement des arts livre une brillante analyse des limites du système d’éducation tel qu’il s’est développé en Occident depuis l’industrialisation.
Je ne suis pas certain que les idées qu’il défend puissent toutes être appliquées pour réformer l’école contemporaine. Mais le regard qu’il jette sur le « formatage » des esprits et l’uniformisation civique des jeunes devrait nous ouvrir les yeux sur les perspectives à long terme de l’enseignement primaire, secondaire et tertiaire.
Chose certaine, le Québec a lui aussi besoin de changer le paradigme de son réseau d’enseignement supérieur.