« Le Québec s’illustre en matière d’études postsecondaires complétées », titrait un réseau d’information la semaine dernière à la suite de la publication par Statistique Canada de ses Indicateurs de l'éducation au Canada : une perspective internationale. Cette étude récente, inspirée du rapport annuel de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l'éducation, permet de comparer le Canada et les provinces aux pays membres de l’OCDE selon toute une série de critères, comme le nombre d’étudiants étrangers, le financement des réseaux d’éducation ou encore le taux de diplomation.
Vrai, le Québec se démarque par son haut niveau de scolarisation postsecondaire. Deux Québécois sur trois (67 %) âgés de 25 à 64 ans ont terminé des études collégiales ou universitaires en 2014 : c’est plus que la moyenne canadienne (64 %) et nettement plus que la moyenne des pays de l’OCDE (41 %). La raison : un réseau solidement implanté et très accessible de collèges et d’établissements de formation professionnelle.
Mais, lorsqu’on isole de ce groupe les diplômés universitaires, le bilan apparaît un peu moins reluisant. Avec 28 % d’une cohorte possédant un grade universitaire, le Canada se classe 16e parmi les 34 pays de l'OCDE, une performance très moyenne. Le Québec, lui, affiche un taux encore moindre, de 26 %, ce qui le situe sous la moyenne des pays de l’OCDE.
Certains attribuent ce retard à l’effet de triage scolaire qu’introduisent les collèges et les cégeps sur le chemin des études supérieures. En allongeant la durée des études postsecondaires, ces ordres d’enseignement « détourneraient » des études universitaires un certain nombre d’étudiants qui, dans d’autres pays, fréquentent plus jeunes les campus. Possible. Mais je pense que la raison est ailleurs : notre marché de l’emploi est robuste, et il est plus difficile pour des jeunes Québécois et Canadiens de résister à l’appel du marché du travail au seuil de la vie adulte.
Quoi qu’il en soit, ces données sonnent le rappel que la scolarisation universitaire, même si elle s’est considérablement améliorée au cours des deux dernières décennies, demeure un défi pour notre société. Et qu’à l’échelle internationale nous avons encore du chemin à parcourir.