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Université de Montréal

Communications

Quatre chiffres à retenir

Le Sommet a réglé la question des droits de scolarité, mais non celle du financement de nos universités.

J’ai rappelé à quelques reprises qu’il est important de s’appuyer sur des faits et des données sûres pour poursuivre le débat sur l’éducation. Les chiffres ne manquent pas dans ce domaine et nul doute qu’on pourra m’en opposer d’autres. Mais j’aimerais en faire valoir quatre qui me paraissent révélateurs des difficultés que nous rencontrons à soutenir nos universités.

Le Sommet a réglé la question des droits de scolarité, mais non celle du financement de nos universités.

J’ai rappelé à quelques reprises qu’il est important de s’appuyer sur des faits et des données sûres pour poursuivre le débat sur l’éducation. Les chiffres ne manquent pas dans ce domaine et nul doute qu’on pourra m’en opposer d’autres. Mais j’aimerais en faire valoir quatre qui me paraissent révélateurs des difficultés que nous rencontrons à soutenir nos universités.

18 %. C’est une statistique peu reluisante. Au Québec, il y a 18 % des chances qu’un jeune issu de milieux défavorisés accède à l’université. Chez nos voisins ontariens, c’est plus du double : 38,7 %. On peut certainement trouver des études qui nuancent cette réalité, en ciblant une faculté ou une discipline. Mais globalement, le système québécois d’accessibilité aux études supérieures ne fonctionne pas aussi bien qu’il le devrait.

2,4 %. C’est le pourcentage de leurs dépenses personnelles que les Québécois consacrent à l’éducation postsecondaire de leurs enfants. Moins que partout ailleurs au Canada : la moyenne canadienne se situe à 4,6 %, avec des pics à près de 7 % en Colombie-Britannique. Évidemment, les Québécois paient plus d’impôts. Tout de même : un effort supplémentaire des familles, ne serait-ce que de 1 %, ferait toute la différence. Or, en indexant les droits de scolarité en fonction du revenu familial, le gouvernement vient de s’assurer que la part du budget d’une famille québécoise allouée à l’éducation supérieure ne changera pas.

25 %. Certains ont remis en question le sous-financement de nos universités. Pourtant quand on compare l’UdeM à UBC – et cela arrive continuellement, ne serait-ce que par le biais des organismes d’accréditation de nos programmes – il manque 25 % de ressources financières, soit 200 millions de dollars, pour offrir la même qualité de services, pour un même nombre d’étudiants et un volume de recherche similaire. Voulons-nous des universités à 75 %? C’est la question que nous devrions nous poser. Je ne vous cacherai pas ma préférence pour le quatre-quarts!

434 %. C’est la hausse des droits de scolarité pour les étudiants en médecine dentaire des autres provinces depuis 1993. Je ne dis pas que c’est l’objectif que nous devons viser. Mais nous sommes les seuls en Amérique du Nord à ne pas moduler la contribution étudiante selon les disciplines. Au cours de la même période, les droits de scolarité ont augmenté de 33 % au Québec, pour toutes les disciplines. Il y a là une incongruité d’autant plus criante que, comme l’a démontré Michel Poitevin, directeur de notre Département de sciences économiques, pour chaque dollar qu’un étudiant verse en droits de scolarité, il en récolte 11, année après année, une fois sur le marché de l’emploi.