Nos sociétés souffrent actuellement d’un manque de travailleurs qualifiés, et ce, même si la fréquentation des établissements d’enseignement supérieur n’a jamais été aussi élevée. C’est l’un des paradoxes de notre époque. Une vaste étude internationale du cabinet McKinsey révélait récemment que seulement 43 % des employeurs interrogés indiquent être en mesure de trouver les gens ayant les compétences dont ils ont besoin sur le marché du travail. À l’autre bout de la chaîne, la moitié des diplômés n’étaient pas convaincus que leur formation postsecondaire améliorait leurs chances de trouver un emploi.
L’étude de McKinsey porte sur neuf pays, dont les États-Unis, mais le clivage qu’il diagnostique entre formation et besoins de la société peut aisément s’observer chez nous. Au Canada, un nouveau médecin-pédiatre sur six a de la difficulté à trouver un emploi dans sa spécialité, en raison d’une suroffre de candidats, observait dernièrement le National Post. Par exemple, nos universités forment deux fois trop de neuropédiatres, mais deux fois moins de néonatalogistes par rapport à la demande nationale.
Le clivage entre la formation et les besoins de la société a, on le voit, des conséquences inattendues. Que faire? Comment huiler le passage des études universitaires au marché de l’emploi? De quels mécanismes devrait-on se doter ?
Tout est affaire d’information. Comme le suggère McKinsey, la solution passe par une meilleure circulation des données sur le marché de l’emploi, celui d’aujourd’hui mais surtout celui de demain. Nos étudiants modèleront eux-mêmes leur parcours académique pour saisir les occasions du marché du travail, s’ils savent où les trouver.