Jeudi et vendredi derniers, j’ai participé à la rencontre thématique sur la gouvernance et les finances des universités. Il s’agissait de l’une des quatre rencontres préliminaires au Sommet sur l’enseignement supérieur, qui aura lieu à la fin février.
Cette rencontre se tenait à l’Université de Sherbrooke et cela m’a fait drôle de retourner à mon alma mater, où j’ai fait mes études de médecine il y a 40 ans, pour parler de l’avenir des universités. J’y ai retrouvé la même atmosphère détendue et accueillante qu’autrefois et j’ai eu la chance de rencontrer la plupart des acteurs clé de l’enseignement supérieur – étudiants, collègues recteurs, penseurs de l’éducation, représentants de syndicats et de groupes socio-économiques, politiciens, fonctionnaires –, dont plusieurs, je suis fier de le dire, sont des diplômés de notre université.
À l’intérieur, l’ambiance était cordiale et positive. Mais force est de constater que les positions sont bien campées, parfois convergentes, mais bien souvent diamétralement opposées.
Je crois sentir chez tous une certaine lassitude et le souhait que l’exercice aboutisse à une solution pour les étudiants et pour les universités – si tant est qu’on puisse séparer les premiers des secondes...
Il a beaucoup été question des campus satellites, et nommément de notre nouveau campus à Laval. Comme l’a rapporté Daniel Zizian, j’ai pris soin de rappeler que 30 % de nos étudiants viennent de la couronne nord de Montréal. Dès la première année, notre antenne lavalloise a accueilli 127 étudiants (des étudiantes surtout) dans notre baccalauréat en sciences infirmières. Et contrairement à ce qu’une représentante étudiante affirmait dernièrement sur les ondes de la société d’État, cela ne s’est pas fait aux dépens de notre campus montréalais : nous avons accueilli cette année-là à Montréal 93 étudiants de plus dans le même programme !
Après deux ans d’existence, notre campus de Laval enregistre 28 % d’inscriptions de plus que prévu. Partout, on citerait ce projet comme un modèle de bonne gestion et, surtout, comme une amélioration à l’accessibilité de l’enseignement supérieur. Mais depuis quelques mois au Québec, les universités sont clouées au pilori pour avoir fait leur travail : former les jeunes et hausser la diplomation.
Évidemment, il serait souhaitable que de vastes consensus se dégagent. Mais à Sherbrooke, j’ai eu la conviction que les aspects les plus épineux du financement et de la gouvernance universitaire devront être tranchés par le gouvernement.
À la clôture de cette rencontre thématique, j’ai pris la parole juste avant que le Ministre ne vienne dire le mot de la fin. J’ai invité tous les acteurs à regarder en avant, à sortir d’un débat figé dans le passé, à prendre pour modèles les meilleures universités au monde et, surtout, à mettre de côté nos braquages idéologiques pour placer l’enseignement supérieur et les universités au cœur de la société que nous voulons construire.
La suite à Rimouski, les 29 et 30 janvier.