Chers et chères membres de l’Assemblée universitaire,
Je vous remercie de m’accorder cette occasion de présenter l’état de notre université. J’aborderai également des thèmes qui me semblent fondamentaux tant pour le développement de notre communauté que pour la poursuite de la mission universitaire à l’échelle globale. Je serai heureux de répondre à vos questions à la fin de mon exposé.
En préparant cette déclaration, j’ai eu le réflexe de penser aux années écoulées depuis mon arrivée à l’Université de Montréal. Je me demande comment les historiens qualifieront cette première moitié des années 2020, qui a vu la pandémie, l’avènement de l’intelligence artificielle générative, le retour de l’inflation, la montée des tensions dans nos sociétés et, partant, leur polarisation. Nous sommes entrés dans une ère d’accélération et de surprises, d’inquiétudes, mais aussi de grandes promesses.
À première vue, ce devrait être une conjoncture favorable aux universités. La prospérité des nations repose de plus en plus sur les connaissances de pointe et sur les personnes qui sont en mesure d’appliquer ces connaissances et d’en produire de nouvelles. Nos démocraties ont plus que jamais besoin de citoyennes et de citoyens éclairés, engagés et résilients. Et nos sociétés ont besoin de lieux de réflexion où l’on cherche librement, où l’on crée et où l’on distingue le vrai du faux. Jamais la mission universitaire n’a été aussi pertinente.
Et pourtant, les universités se trouvent confrontées à un paradoxe. Le rejet de la raison et la contestation de la science sont désormais courants dans certains milieux politiques et médiatiques. Partout dans le monde, on ne compte plus les tentatives d’ingérence dans les affaires universitaires, alors que des acteurs politiques et des groupes de pression réclament des mesures sur la gestion des conflits dans les universités ou sur ce qui peut être dit ou non sur les campus. La liberté universitaire est mal comprise et fragilisée, et le sera peut-être plus encore à l’issue des élections américaines qui auront lieu demain.
Ici, au Québec, les universités portent souvent le bonnet d’âne dans le discours public. On nous reproche d’accueillir trop d’étudiantes et étudiants internationaux, qui sont pourtant un moteur important de la vitalité de notre société. Certains vont même jusqu’à décrier nos efforts d’équité, d’ouverture et d’appartenance envers les communautés marginalisées. D’autres se montrent sourds au rôle vital que jouent les arts, la musique, les sciences humaines et la recherche fondamentale dans notre bien-être collectif. Bref, les universités sont devenues une cible facile et pratique.
Ces tirs groupés ne sont pas sans conséquence. J’ai été secoué cette année par les résultats d’un sondage réalisé pour Universités Canada qui révèle que les opinions favorables à l’égard des universités ont chuté de façon notable, passant de 64 % en 2020 à 50 % en 2024. La montée du populisme en Occident n’est pas étrangère à ce déclin, même si le facteur principal de perte de confiance est associé au coût très élevé des études universitaires dans le reste du Canada. Au Québec, où les droits de scolarité sont moins élevés, c’est différent : 62 % des personnes sondées ont encore une opinion positive des universités. Reste que la tendance est inquiétante, entre autres parce que la confiance de la population et le financement public sont intimement liés. Malgré ce que certains en disent, toutes les universités du Québec sont publiques, financées par les fonds publics, et toutes sont assujetties aux mêmes devoirs et obligations de reddition de comptes. Toutes les universités québécoises s’efforcent de s’ouvrir au plus grand nombre et de servir la société québécoise, chacune avec ses forces et ses expertises propres. Cependant, si la confiance s’érode et que nos communautés ne placent plus d’espoir dans les universités, nos dirigeants investiront ailleurs, et personne ne leur reprochera de manquer de vision.
C’est ainsi que notre financement public s’effrite. Dans le financement de la recherche par exemple, le Québec et le Canada s’éloignent de la tendance moyenne de l’OCDE, soit une hausse marquée des investissements. On peut saluer les efforts notables de réinvestissement dans le dernier budget fédéral, mais à moins d’accélérer le rythme, le Canada sera bientôt hors course parmi les grandes nations scientifiques.
Que peut-on faire pour freiner cette érosion de notre capital de confiance? J’ai d’abord envie de répondre par ce qu’il ne faut pas faire : un repli défensif dans le silence satisfait de ceux et celles qui ont la certitude d’avoir raison; ou pire encore, une contre-attaque qui démoniserait les gens qui nous critiquent.
Nous devons certainement défendre la rationalité, la libre recherche, la science et la culture de manière entière et passionnée, mais cela ne sera pas suffisant. Nous devons aussi reconnaître que cette reconfiguration du discours qui nous marginalise est en voie de s’accélérer. Il faut prendre acte de la distance qui s’est créée et offrir à nos communautés un nouveau pacte social. Une promesse que l’université s’engage fermement à servir le bien commun. Un regard éclairé sur ce qui empêche les humains de s’épanouir. Une volonté d’expliquer, aussi concrètement que possible, le rôle capital que joue l’université dans la vie démocratique, culturelle et économique. Un espoir que les universités peuvent offrir un rempart contre la fragmentation et la polarisation de notre société. Une main tendue vers ceux et celles qui ne voient pas encore, ou ne voient plus, l’apport des universités dans leur vie quotidienne, en ne sous-entendant jamais qu’ils ont systématiquement tort et nous raison.
Ce pacte renouvelé avec le monde qui nous entoure, l’Université de Montréal s’y consacre depuis des années. Nous avons déjà inscrit la recherche du bien commun au coeur même de notre mission. En misant sur un enseignement qui inspire et transforme, un leadership en recherche ouverte et responsable et un engagement sincère auprès de nos communautés, notre université aspire à devenir l’université de langue française la plus influente dans le monde. C’est la vision que nous avons exprimée collectivement dans notre plan stratégique, et je suis convaincu que c’est ce que le monde attend de nous. C’est la place que nous pouvons et devons occuper.
Le moment est opportun pour vous parler des moyens que nous mettons en oeuvre à l’échelle institutionnelle pour atteindre cet objectif. Comme vous le savez, j’entreprendrai en juin prochain un nouveau mandat de cinq ans à la direction de l’Université. Nous avons encore beaucoup de choses à réaliser, mais avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais faire avec vous un rapide survol du bilan de santé de notre université.
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En dépit de l’éternel enjeu du financement public que j’ai évoqué plus tôt, les choses vont plutôt bien pour l’Université de Montréal. Ces derniers mois, trois facteurs importants se sont alignés pour nous ouvrir la voie vers la réalisation de nos objectifs.
Premièrement, la tendance des inscriptions à l’Université s’est inversée après cinq années de recul. Nous avons connu cet automne une hausse de 3,3 % des effectifs étudiants, qui vient atténuer la baisse que nous avons subie de 2018 à 2023. La courbe des inscriptions devrait poursuivre sa remontée au cours des prochaines années. La démographie nous sera favorable, comme l’indique l’augmentation significative des admissions dans les cégeps enregistrée cet automne. Les cycles supérieurs ont aussi la cote à l’Université de Montréal. Un peu plus du quart des étudiantes et des étudiants qui fréquentent notre université sont inscrits à la maîtrise ou au doctorat.
Deuxièmement, en plus de la croissance des effectifs étudiants, notre université connaît une croissance philanthropique inégalée dans son histoire. Nous avons transformé durablement nos pratiques et notre culture philanthropique, et nous en voyons les résultats aujourd’hui. Le total des engagements de la campagne L’heure est brave s’élève à près de 690 M$, ce qui représente 69 % de notre objectif d’un milliard de dollars. Depuis le lancement de cette campagne, en février dernier, nous recueillons plus de 10 M$ par mois en dons! Nous aurons le défi de soutenir ce rythme dans les années à venir, et j’ai confiance dans la capacité de nos équipes.
Enfin, le troisième facteur positif pour le développement de l’Université est l’année productive que nous avons vécue sur le plan des relations de travail. Nous avons renouvelé les conventions collectives avec plusieurs de nos partenaires syndicaux : le Syndicat des chargées et chargés de cours, l’Unité des mécaniciens de machinerie fixe et des techniciens en mécanique de bâtiment, le Syndicat général des professeures et professeurs (SGPUM) ainsi que l’unité des cliniciens-enseignants et cliniciennes-enseignantes et autres membres du personnel enseignant du SGPUM. Nous avons également renouvelé le protocole d’entente avec l’Association des cadres et des professionnels de l’Université. Un environnement de travail inspirant est une condition essentielle à notre succès, et je me réjouis de voir que notre université figure, année après année, parmi les 100 meilleurs employeurs au Canada et parmi les employeurs de choix en matière de diversité.
Du côté des défis, nos résultats en recherche seront à surveiller. Malheureusement, le déclin relatif du nombre de demandes de subvention que soumettent nos chercheurs et chercheuses depuis la pandémie transparaît dans les classements internationaux. Par exemple, depuis 2021, l’Université est passée du 73e au 125e rang dans le classement du Times Higher Education, principalement en raison de la note qui est accordée à l’Université pour la recherche. Je tiens à préciser qu’être 125e sur 2092 établissements reste une source de fierté : nous sommes toujours l’une des meilleures universités du monde. Et nous sommes sur la bonne voie pour redresser le tir et établir une véritable culture de la recherche à l’Université. J’y reviendrai dans quelques instants.
Enfin, la modernisation des infrastructures sur le campus de la montagne constitue un autre dossier important pour la communauté de l’UdeM. Il y aurait beaucoup à dire sur la nécessaire revitalisation de nos installations numériques et sur le financement pour y parvenir qui n’est pas au rendez-vous, mais je m’en tiendrai à deux constats qui concernent nos lieux physiques de vie et de travail.
D’une part, les personnes qui fréquentent le campus de la montagne devront encore s’armer de patience : les chantiers se poursuivent et nous entrons de plain-pied dans la phase de la reconstruction intérieure aux pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin, une phase qui doit durer jusqu’en 2027. Nous sommes très conscients des inconvénients que ces travaux peuvent causer à nos membres et nous avons mis en place plusieurs mesures pour en réduire les effets.
D’autre part, la décision du gouvernement du Québec de plafonner les sommes que l’Université peut dépenser annuellement pour ses projets d’immobilisation en maintien des actifs pose d’autres défis. Cette nouvelle mesure n’a pas de conséquences immédiates sur le projet de réaffectation des pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin, ni sur le développement du campus de Saint-Hyacinthe ni sur la phase 2 du campus MIL, dont la planification suit son cours. En revanche, certains autres projets devront être revus et des appels d’offres seront suspendus, du moins temporairement.
On n’y échappera pas : ces nouvelles règles ralentiront le rythme des rénovations de nos bâtiments, dont plusieurs présentent des signes évidents de vétusté. Un rapport publié en septembre par le Bureau de coopération interuniversitaire indique que l’Université de Montréal a le pire indice moyen de vétusté des infrastructures d’établissements d’enseignement supérieur au Québec. Pas moins de la moitié de nos composants obtient la cote E. Le vaste programme de rénovation que nous avons entrepris est donc plus que nécessaire. Je vous assure que nous ne ferons jamais de compromis sur la sécurité des personnes et que nous ferons tout en notre pouvoir pour atténuer les effets du plafonnement des dépenses qui nous est imposé.
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Voilà pour quelques signes vitaux de l’Université de Montréal au tournant de 2024-2025. Malgré les embûches, l’UdeM continue de tirer son épingle du jeu comme elle l’a toujours fait et comme je le constate encore chaque jour depuis bientôt cinq ans.
Au sortir de la crise sanitaire, notre université s’est démarquée en apportant des réponses rapides et efficaces à une autre crise, celle des pénuries de professionnels et professionnelles dans le secteur public. En médecine, nous avons déménagé nos activités d’enseignement préclinique au centre-ville afin d’accueillir des cohortes plus importantes et nous travaillons sur d’autres projets qui permettront d’augmenter encore notre capacité d’accueil en santé. En médecine vétérinaire, nous avons lancé un programme délocalisé à Rimouski pour répondre aux besoins des régions dans le secteur des grands animaux. En sciences infirmières, nous sommes la destination de choix pour la formation des infirmières praticiennes spécialisées et infirmiers praticiens spécialisés et nous avons par ailleurs créé le premier microprogramme d’intégration du Québec, qui permet de faire le saut à la deuxième année du baccalauréat et d’intégrer plus rapidement les milieux de soins. La Faculté des sciences de l’éducation a adapté ses programmes pour faciliter la formation des enseignantes et enseignants non légalement qualifiés qui sont en poste dans les écoles tout en préservant les standards de qualité les plus élevés.
Nous avons aussi commencé à transformer nos façons de faire. En nous rapprochant de nos donateurs et donatrices et de nos personnes diplômées avec des évènements comme nos premières Grandes Retrouvailles. En produisant des données institutionnelles qui éclairent la prise de décisions, en particulier pour ce qui touche aux effectifs étudiants. En revoyant nos stratégies en ressources humaines et en gestion des risques. En regroupant nos services en internationalisation et en francisation au sein d’UdeM international et d’UdeM français. En professionnalisant nos relations gouvernementales à Québec et Ottawa. En rehaussant notre image de marque. En tissant des liens de plus en plus serrés avec nos établissements affiliés et avec nos partenaires communautaires. Ou en fédérant nos énergies autour des questions du développement durable, de la diversité et de l’accueil des Premiers Peuples.
Nous avons pris les commandes de projets scientifiques majeurs en intelligence artificielle et en biotechnologie, et ouvert de nouveaux vecteurs d’influence pour l’Université dans le financement de la recherche, la défense des libertés universitaires, la science ouverte et responsable et l’approche Une seule santé. Nous avons redonné une place de choix à la recherche-création. Nous avons aussi amorcé une transition importante dans le financement intégré aux cycles supérieurs afin de combler un retard historique qui plombait nos efforts. Et nos athlètes d’excellence continuent de remporter des championnats provinciaux et nationaux.
Le chemin que nous avons parcouru ensemble est vraiment impressionnant. Ce sont vos idées, votre énergie et vos initiatives qui permettent aujourd’hui à l’Université de Montréal de dire avec fierté qu’elle mérite pleinement la confiance du public. C’est votre engagement au service du bien commun qui fait de l’UdeM le vaisseau amiral du réseau universitaire québécois et le fer de lance du savoir québécois partout sur la planète.
C’est donc avec optimisme que j’envisage la poursuite des deux chantiers les plus vastes que nous ayons lancés, mais aussi les plus fondamentaux pour l’avenir de notre université : la mise en place d’une véritable culture de la recherche dans nos murs et le rehaussement de l’expérience étudiante.
L’année dernière, dans ma déclaration annuelle, j’ai parlé de la nécessité de dynamiser la culture de la recherche sur nos campus afin que l’UdeM conserve sa place parmi les trois grandes universités de recherche au Canada, une place que nous avons retrouvée cette année. Si nous souhaitions la reprendre, ce n’est pas tant pour la position en elle-même, mais parce que nos succès en recherche et en création sont une source cruciale de l'influence de notre université à travers le monde, de sa capacité à offrir les meilleures formations et à servir le bien commun.
Au cours de l’année, nous avons mis beaucoup d’énergie dans ce dossier, en collaboration avec les facultés et les directions départementales. Je pense entre autres à l’implantation de services de proximité qui vont améliorer le soutien et les conseils aux chercheurs et chercheuses dans l’obtention de nouveaux fonds. Je pense au travail méticuleux que nous menons sur les données en vue de mieux comprendre les cycles de l’activité de recherche de pointe qui se fait chez nous et de mieux cibler nos efforts pour en accroître la diffusion et l’influence. Je pense aussi à l’attention renouvelée que nous portons à la progression de toutes les carrières professorales, en optimisant nos pratiques à chaque étape, du recrutement jusqu’à la retraite. Je pense enfin à l’initiative des Bourses de la montagne, un programme interne amorcé cette année qui permettra d’offrir aux étudiantes et étudiants des cycles supérieurs une cinquantaine de bourses de 25 000 $ par année sur une période de trois ans.
Ce chantier va se poursuivre et se traduire par plusieurs autres initiatives, avec une seule intention : faire en sorte que l’excellence en recherche soit un véritable objectif partagé, collectif, ancré dans la collaboration et le soutien mutuel. On me dira que les définitions de l’excellence sont toutes problématiques. Je répondrai que la mienne est simple : que chaque personne engagée en recherche puisse et veuille déployer la meilleure version d’elle-même à l’Université de Montréal. C’est à cette condition que l’UdeM pourra contribuer à la conversation mondiale dans toutes les disciplines et devenir, elle aussi, la meilleure version d’elle-même à laquelle nous aspirons tous et toutes. Nous n’y sommes pas encore.
L’autre grand chantier qui mobilisera nos ressources est celui du rehaussement de l’expérience étudiante.
À travers toutes mes années d’enseignement, j’ai acquis la certitude que le rôle d’une université n’est pas seulement de transmettre des connaissances, c’est aussi de changer des vies. Les personnes qui choisissent le parcours universitaire espèrent être inspirées par leurs enseignants et enseignantes et leurs collègues de classe. Elles veulent obtenir un diplôme, certes, mais aussi vivre de nouvelles expériences, découvrir leurs forces, élargir leurs horizons, aller au bout d’elles-mêmes. La qualité de l’expérience d’études peut devenir la marque de commerce de l’Université de Montréal et l’un des principaux vecteurs de son influence dans le monde. Nous avons d’ailleurs fait du rehaussement de l’expérience étudiante le premier pilier de notre campagne philanthropique, auquel nous allouerons la part la plus importante des fonds amassés, soit 400 M$.
Ce grand projet, nous l’avons commencé par le commencement, c’est-à-dire l’admission, là où s’établit le premier contact avec l’Université. L’expérience d’admission a été rendue plus conviviale et flexible pour le premier cycle et nous poursuivons le travail aux cycles supérieurs en visant l’accélération du processus de sélection.
Nous avons aussi créé trois espaces d’apprentissage optionnels dans lesquels nos étudiants et étudiantes peuvent personnaliser leur expérience d’études tout en acquérant d’autres compétences que celles prévues dans leur programme de formation. Les parcours expérientiels RECI, le programme entrepreneurial Millénium Québecor et les Cercles de l’UdeM invitent à l’engagement, au dépassement et aux expériences transdisciplinaires. Ces initiatives, qui seront renforcées par la philanthropie, suscitent déjà l’enthousiasme de nos étudiants et étudiantes. Aux cycles supérieurs, nous consacrons beaucoup d’énergie à offrir un accompagnement personnalisé pour le développement de compétences relatives à l’employabilité, notamment à travers le programme des Saisons des Études supérieures et postdoctorales. À tous les cycles, il nous faut redoubler d’efforts pour soutenir la persévérance et l’obtention du diplôme dans des délais appropriés, entre autres par une vigilance accrue autour de la santé mentale de notre communauté étudiante.
Le gros morceau qui nous reste à entreprendre dans ce chantier concerne la qualité de l’expérience en classe. Je suis conscient que ce sera le plus difficile, mais il faut le faire : c’est dans la salle de cours que se construit et se vit l’essentiel de la relation entre l’étudiant ou l’étudiante et son université. Dans les mois à venir, nous accélérerons les actions en matière de pédagogie dans une perspective d’innovation et d’excellence en enseignement. Nous réfléchissons déjà aux manières dont les outils numériques et l’apprentissage expérientiel peuvent rendre les cours plus stimulants tout en accordant une valeur fondamentale aux interactions en présentiel. Plusieurs facultés ont revu, sinon révolutionné, leurs programmes et développent une expertise inestimable dans l’optimisation des pratiques pédagogiques dans de nombreux domaines disciplinaires, notamment dans d’impressionnants laboratoires de simulation. La Faculté de l’éducation permanente se redéfinit pour répondre encore mieux aux besoins de populations étudiantes au parcours atypique. Et nous continuons de mettre en place de nouveaux moyens de reconnaître et de célébrer les membres du personnel enseignant de tous les statuts qui touchent le coeur de nos étudiants et étudiantes. Ces personnes changent des vies – c’est la plus belle chose à laquelle nous pouvons tous et toutes aspirer.
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Au terme de cette longue déclaration, je constate qu’il y a un fil conducteur qui relie tous nos succès, nos efforts et nos grands chantiers : la passion.
La passion, c’est la valeur la plus distinctive parmi celles que nous avons énoncées ensemble dans notre plan stratégique. La passion d’apprendre. La passion de communiquer. La passion des questions qui n’ont pas encore de réponse. La passion de chercher, de créer et de découvrir. La passion de se dépasser. Sur nos campus, j’ai croisé, depuis bientôt cinq ans, des centaines de personnes animées par la passion. Elles appartiennent à la communauté étudiante, diplômée, enseignante et à tout le personnel de soutien.
Ce que nous faisons ensemble, mus par cette passion, est beau, grand et terriblement important. La passion de servir une institution qui contribue véritablement au bien commun, c’est notre arme pas si secrète. L’antidote au cynisme ambiant. Le moyen le plus sûr de regagner la confiance du public, des décideurs politiques et de toute la société que nous servons. J’exprime le souhait que cette passion soit toujours contagieuse.
Merci.