Passer au contenu

Université de Montréal

Le point sur l'amiante à l'UdeM

La gestion de l’amiante dans les bâtiments construits entre 1930 et 1980 soulève des inquiétudes. Ce matériau, qui était utilisé couramment à l’époque, est aujourd’hui strictement régi et l’Université se conforme aux normes en vigueur.

Tour de l'Université de Montréal, Pavillon Roger Gaudry.
Le :
Dans : Message

Chères et chers membres de la communauté universitaire,

L’Université de Montréal annonce aujourd’hui qu’elle se désiste des causes pendantes devant le Tribunal administratif du travail liées au décès de deux anciens employés des suites d’un mésothéliome, une forme rare de cancer attribuable à une exposition à l’amiante. Cette décision a pour effet de permettre le versement des indemnisations réclamées par les familles éprouvées auprès de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Au terme de l’analyse menée au cours des dernières semaines, nous en sommes arrivés à la conclusion que ce désistement s’imposait. Compte tenu des éléments propres à chacune de ces deux demandes d’indemnisation, du nombre d’années écoulées depuis les évènements invoqués au soutien de ces demandes et du fardeau de la preuve imposé aux employeurs pour renverser la présomption de responsabilité appliquée en matière d’exposition potentielle à l’amiante, l’Université ne souhaite plus poursuivre les démarches amorcées dans ces dossiers.
 
Je suis conscient que le temps nécessaire pour parvenir à cette conclusion a été une source d’inquiétude pour les membres de la famille de nos collègues décédés ainsi que pour leurs collègues et amis. Nul doute que cette inquiétude s’est ajoutée à la tristesse provoquée par leur départ. J’exprime ici encore ma sympathie à tous ceux et celles qui ont été éprouvés par ces décès.

Le parc immobilier et les mesures de précaution

Je tiens par ailleurs à vous rassurer quant à la sécurité des lieux où nous travaillons et vivons tous – les employés de l’Université de Montréal tout autant que la population étudiante. Certes, plusieurs des immeubles que comprend notre parc immobilier ont été construits entre 1930 et 1980, alors que l’usage de l’amiante était généralisé. Mais en cela, nos bâtiments ne sont pas différents des autres bâtiments institutionnels érigés pendant ces années. Rien n’indique que nous ayons été davantage exposés à l’amiante en nos murs que d’autres usagers d’immeubles comparables à travers le Québec. Les cancers liés à l’exposition à l’amiante demeurent extrêmement rares pour les travailleurs et travailleuses qui ne sont pas appelés à manipuler des matériaux contenant des fibres d’amiante. Le risque présenté par la présence de fibres d’amiante dans certains matériaux de surface demeure très faible si ces matériaux ne sont pas désagrégés ou brisés de façon à en répandre des fibres dans l’air.
Depuis que les effets de l’amiante sur la santé humaine ont été documentés, l’Université de Montréal a toujours adopté les meilleures mesures pour assurer la santé et la sécurité des étudiants et étudiantes et des membres du personnel. Des protocoles de gestion sécuritaire des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante sont ainsi en vigueur depuis une vingtaine d’années.
 
Dans la foulée des derniers évènements, et comprenant qu’ils pouvaient susciter de l’inquiétude, nous avons pris depuis quelques mois des mesures supplémentaires. Nous avons diffusé de l’information sur les mesures en place pour la gestion de matériaux susceptibles de contenir de l’amiante. Nous avons aussi entrepris des tests de la qualité de l’air, en commençant par les trois bâtiments qui ont soulevé le plus d’inquiétude. Les résultats de ces tests n’ont révélé aucune concentration détectable d’amiante dans l’air et d’autres variables mesurées, notamment les poussières et la concentration de CO2, se situent sous la norme du Code de construction du Québec.

L’Université de Montréal a toujours eu à cœur la santé et la sécurité de son personnel et de la population étudiante. Si des circonstances particulières, qui n’ont pas été élucidées, ont pu porter préjudice aux employés dont les causes ont été évoquées, nous le regrettons vivement. L’Université de Montréal et sa communauté forment une grande famille soucieuse du bien-être de chacun. Comme employeur et établissement public, notre université se doit d’agir avec vigilance en matière de santé et sécurité au travail. À ce titre, nous comptons instaurer un programme de suivi régulier de la qualité de l’air intérieur de nos bâtiments.

En tant que recteur de l’Université de Montréal, je réitère mon engagement de bienveillance et de transparence envers vous tous, où que vous soyez sur nos campus.
 
Daniel Jutras
Recteur